Je suis quelque peu insomniaque pour le moment. Je profite donc pour me faufiler sur la toile et plus précisément dans la Twittosphère. Les virées nocturnes dans le monde du petit oiseau bleu, ce n’est pas ce qu’il y a de plus classe mais c’est lorsque le soleil s’est couché que les messages les plus déroutants apparaissent…
Et hier soir, à 23h32, les âmes nocturnes étaient en émoi. Un message de@Guillaume_Satan laissait à penser qu’une nouvelle catastrophe allait nous frapper après Haïti, le Chili, Xyntia et Buizingen…
Quoi? Un nouvel attentat? Un crash entre deux trains? Une tempête locale dans le hall d’accueil de la gare Montparnasse? Euh… non. Rien de tout ça. D’un coup, bon nombre d’utilisateurs ont retweeté (ou « recopié sur leur compte Twitter ») le message du fameux Guillaume qui a fait le tour de la Twittosphère en quelques minutes. Le buzz était déjà lancé.
Le dernier message, de @NicolasVoisin, dévoilait le pot-au-rose au public qui préférait répercuter la soi-disante information sans vérifier sa source. En effet, ce cher Guillaume ne faisait qu’une blague sur Twitter. Il montait l’histoire en attendant un ami en retard afin de tester une nouvelle application sur son téléphone. Ce dernier le rapporte d’ailleurs très bien avant ce tweet sur la gare Montparnasse.
Le buzz s’éteint tout doucement dans la nuit. Plus personne, du coup, ne parle de la gare Montparnasse… Les journalistes de « Huis clos sur le net » avait déjà expérimenté ce genre de « trafic de l’information » lorsqu’un avion de chasse avait traversé le mur du son dans les environs de Lille, créant l’effroi de plusieurs habitants craignant un attentat sur leur palier. Rien de tout cela, il suffit de revérifier les informations dévoilées avant de pouvoir être certain de sa véracité. C’est un principe fondamental du journalisme. Il s’applique également aux citoyens, de plus en plus acteurs dans la course à l’information.
Twitter a d’ailleurs permis une véritable démocratisation en faveur de l’info-citoyenne. Le public peut donner son avis mais également offrir ses propres nouvelles. Cependant, si souvent, les lecteurs, auditeurs et téléspectateurs pensent pouvoir remplir le rôle des journalistes en s’informant via les réseaux sociaux et/ou les dépêches proposées par gratuitement par une large majorité de sites d’actualité, le boulot des forçats de l’info ne s’arrête pas là. Il se doit de vérifier, d’analyser et d’offrir ce « truc en plus » qui permettra au public de mieux comprendre le monde qui l’entoure.
L’idéal serait évidemment que chaque citoyen puisse avoir ces qualités pour ne pas tomber dans le piège, tendu sans le vouloir, par Guillaume.
Ah au fait, son pote est arrivé avec 30 minutes de retard. C’est un peu de sa faute, tout ça, non?
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Xix · 9 mars 2010 à 11 h 49 min
Le premier message de « Guillaume » fait penser à une vieille grand-mère qui espionne depuis sa fenêtre derrière le rideau… « Tiens, M’ame Chomette sort chercher le pain ? C’est bizarre, elle est déjà sortie ce matin… » Vive le journalisme citoyen ! : http://unoeil.wordpress.com/2010/03/09/pour-paysageaudiovisuel-et-mediatique-la-jungle-tropicale/